Comment se conformer à la loi sur le lancement d’alerte en Belgique ?

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Comment se conformer à la loi sur le lancement d’alerte en Belgique ?

Ce livre blanc vise à fournir une vue d’ensemble et une compréhension de la législation sur la protection des lanceurs d’alerte en Belgique. Il couvre les dispositions clés, les exigences légales et les obligations étape par étape pour les organisations.


L’objectif de la loi belge sur le lancement d’alerte est de protéger les personnes qui signalent des violations du droit national ou de l’Union Européenne, qui portent atteinte à l’intérêt public ou à l’intégrité de l’administration publique ou d’entités privées, dont elles ont eu connaissance dans le cadre de leur travail. Ces lois visent à protéger les lanceurs d’alerte contre les représailles et à promouvoir la transparence et la responsabilité.

Aperçu de la législation belge sur la protection des lanceurs d’alerte

La Belgique étant un état fédéral composé de plusieurs entités autonomes, chacune d’entre elles doit adopter sa propre loi pour transposer pleinement la directive européenne sur le lancement d’alerte. Comme de nombreux autres états membres de l’UE, la Belgique n’a pas respecté le délai initial du 17 décembre 2021.

Un premier projet de loi a été présenté à la Chambre des Représentants Belge en juin 2020, suivi d’un deuxième projet de proposition en janvier 2021. Toutefois, ces propositions n’ont pas été divulguées au public. La Belgique n’a pas respecté le délai de transposition de la directive de l’UE, ce qui a incité la Commission Européenne à engager une procédure d’infraction contre la Belgique en janvier 2022. Au printemps 2022, le ministre de l’économie a élaboré un projet de loi adapté au secteur privé, tandis que le ministre de la fonction publique s’est concentré sur la législation relative au secteur public.

Le 28 novembre 2022, le Parlement belge a approuvé une législation visant à protéger les lanceurs d’alerte dans le secteur privé, connue sous le nom de “Loi sur la protection des lanceurs d’alerte d’infractions au droit de l’Union ou au droit national”. Par la suite, le 8 décembre 2022, la loi sur les canaux de signalement et la protection des lanceurs d’alerte dans le secteur public fédéral a été adoptée. Le 6 juin 2023, la législation pour la Région de Bruxelles-Capitale est entrée en vigueur, suivie par l’adaptation d’un nouveau projet de loi englobant la Communauté Française et la Région Wallonne le 19 juillet 2023 (La Proposition de Décret Conjoint de la Communauté Française et de la Région Wallonne Relativement au Service de Médiation Commun à la Communauté Française et à la Région Wallonne). Grâce à ces mesures, toutes les régions de Belgique sont désormais entièrement couvertes par les lois de transposition.

La nouvelle loi sur le lancement d’alerte étend la protection contre les représailles, y compris les tentatives de représailles, aux personnes qui signalent des faits par l’intermédiaire des canaux de signalement désignés :

  1. Tout acte ou omission susceptible de constituer une violation du droit communautaire, pour autant qu’il entre dans le champ des actes énumérés à l’annexe de la directive sur le lancement d’alerte, qu’il affecte les intérêts financiers de l’Union Européenne ou qu’il ait une incidence sur le marché intérieur. Cela inclut les infractions aux règles de la concurrence et des aides d’état, ainsi qu’aux règles fiscales.

  2. Allégations de fraude fiscale et de fraude sociale. Cette dernière englobe les infractions au code pénal social belge et les violations du statut des travailleurs indépendants.

La protection est également étendue aux personnes qui fournissent une assistance aux lanceurs d’alerte et aux personnes qui sont autrement affectées par un rapport ou une divulgation, tels que les témoins potentiels.

Dispositions clés
et exigences légales

Les canaux de signalement internes pour les lancements d’alerte en Belgique doivent respecter certaines exigences définies par les lois belges sur les lancements d’alerte, qui sont composées de lois distinctes couvrant toutes les régions de la Belgique.
  1. Toutes les personnes morales, y compris les entreprises, employant au moins 50 personnes, doivent mettre en place des canaux internes pour signaler les violations du droit national et du droit syndical ou les fautes graves susceptibles de porter préjudice au grand public, à l’intégrité de l’administration publique ou à l’entité privée. L’adoption de canaux de signalement internes nécessite la consultation des représentants des travailleurs ou des organisations syndicales.

  2. Ces canaux de signalement internes fournis par l’entreprise doivent être protégés, confidentiels et facilement accessibles par tous les employés de l’organisation. Le canal de réception des rapports doit, par sa conception, sa structure et sa gestion, protéger en toute sécurité la confidentialité de la personne
    qui fait le rapport et de toute tierce partie nommée dans le rapport.

  3. L’entreprise doit fournir des informations claires sur l’utilisation des canaux de signalement internes et sur la procédure interne de gestion des signalements.

  4. L’entreprise doit désigner une personne ou une équipe formée et autonome pour agir en tant que responsable des rapports ou des lancements d’alerte afin de superviser le canal de signalement interne. Tous les rapports doivent faire l’objet d’une enquête et d’un suivi diligent de la part de la personne ou du service désigné.

  5. Un accusé de réception de chaque rapport de lancement d’alerte doit être fourni au lanceur d’alerte dans les sept jours.

  6. Les entreprises de moins de 250 salariés peuvent choisir d’autoriser ou non les rapports internes anonymes. Les entreprises de 250 salariés ou plus devront l’autoriser. Dans tous les cas, les lanceurs d’alerte peuvent toujours faire un signalement anonyme à l’extérieur, auprès de l’autorité compétente.

  7. Les lancements d’alerte peuvent se faire verbalement, par écrit ou les deux, et les entreprises peuvent choisir la méthode. Le signalement oral peut se faire par téléphone, par voie numérique ou, si le lanceur d’alerte le demande, une rencontre en personne doit être organisée dans un délai raisonnable.

  8. Les organisations doivent tenir des registres précis de tous les lancements d’alerte reçues et des mesures prises en réponse à ces lancements d’alerte. Ces documents peuvent être exigés pour prouver le respect de la loi en cas de demande.

  9. Un retour d’information sur le suivi ou l’enquête doit être fourni au lanceur d’alerte dans un délai de trois mois. Les lanceurs d’alerte doivent être informés des
    mesures de suivi prévues ou prises et de leurs motifs.

  10. Il existe une obligation d’enregistrer tous les rapports effectués dans le système de rapport interne. Tous les traitements de données à caractère personnel doivent être effectués conformément au RGPD. L’entreprise doit disposer d’une base légale pour le traitement des données, comme l’exige la loi fédérale sur le lancement d’alerte.

  11. Selon le RGPD, les données personnelles ne doivent pas être conservées plus longtemps que nécessaire aux fins pour lesquelles elles ont été collectées. Par conséquent, les organisations doivent établir des périodes de conservation claires pour les données à caractère personnel collectées dans le cadre des rapports de lancement d’alerte. Les politiques de conservation doivent être documentées et communiquées aux parties prenantes concernées.

Délais

En décembre 2022, de nouvelles lois fédérales et régionales ont été introduites pour transposer la directive européenne sur le lancement d’alerte dans le droit national. Les entreprises de 250 employés ou plus opérant en Belgique étaient tenues de mettre en place un canal de signalement interne sécurisé, impartial et confidentiel avant le 15 février 2023.

Les organisations fournissant des services économiques spécifiques et financiers doivent prendre cette mesure dès qu’elles emploient
une personne. Pour les entreprises de 50 à 249 salariés, le délai de mise en œuvre pour les chaînes de déclaration était fixé au 17 décembre 2023.

Sanctions applicables en cas de non-respect

Les organisations qui ne se conforment pas aux exigences de la loi belge sur le lancement d’alerte peuvent se voir infliger des amendes administratives pouvant aller jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires de l’entreprise ou de l’entité juridique de l’année précédente.

L’absence de canal de signalement interne ou l’obstruction à la transmission des rapports peut entraîner une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans, une amende pénale de 4 800 € à 48 000 € ou une amende administrative de 2 400 € à 24 000 € par travailleur impliqué (plafonnée à 100 travailleurs).

Les organisations peuvent être tenues responsables des dommages devant le
tribunal du travail par les lanceurs d’alerte ou les parties concernées qui cherchent à obtenir une compensation pour les préjudices subis en raison du non-respect de la loi.

Les lanceurs d’alerte ne peuvent être pénalisés s’ils avaient des motifs raisonnables de croire que l’information rapportée était vraie au moment où ils l’ont rapportée. Cette conviction doit être évaluée par rapport à une personne se trouvant dans la même situation et disposant des mêmes connaissances que l’employé. Si ces conditions ne sont pas remplies, le lanceur d’alerte ne bénéficiera pas de la protection accordée aux rapporteurs et pourra être sanctionné le cas échéant.

Identifier les obligations en matière de protection des lanceurs d’alerte

Les obligations de protection des lanceurs d’alerte renvoient aux responsabilités juridiques et éthiques des organisations en matière de protection des personnes qui signalent des actes répréhensibles ou des activités illégales sur le lieu de travail.

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Comprendre l’étendue de la protection des lanceurs d’alerte

La protection des lanceurs d’alerte s’étend aux employés (actuels et anciens), aux travailleurs indépendants, aux freelances, aux consultants, aux bénévoles et aux stagiaires, aux actionnaires et aux personnes exerçant des fonctions d’administration, de gestion, de contrôle, de supervision ou de représentation, aux candidats, aux parents ou aux collègues de travail du lanceur d’alerte et aux
entités détenues par le lanceur d’alerte ou opérant dans le même environnement de travail.

La protection comprend l’interdiction des représailles, même indirectes, à l’encontre du lanceur d’alerte. Il peut s’agir, par exemple, d’un licenciement, d’une suspension, d’une rétrogradation ou d’une non-promotion, d’une rétrogradation, de références négatives, d’intimidation ou de harcèlement, d’une
atteinte à la réputation ou de toute autre forme de traitement défavorable. La protection comprend également les avantages découlant des mesures de soutien fournies par des organisations du secteur tertiaire (telles que l’information, l’assistance et les conseils sur la manière de faire un signalement, les droits de la personne concernée et l’accès à l’aide juridique).

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Déterminer si votre organisation est soumise à la loi

Pour le secteur privé, l’obligation de mettre en place des canaux de signalement, d’adopter des procédures de signalement et de garantir la protection des lanceurs d’alerte s’applique aux organisations suivantes :

  1. Toutes les personnes morales qui emploient au moins 50 salariés ou équivalents temps plein (ETP). Ce seuil de 50 ETP sera calculé de la même manière que les règles relatives aux élections sociales. Cela signifie qu’il sera tenu compte de l’emploi moyen au cours d’une période de référence.

  2. Entités fournissant des services financiers : Il s’agit, entre autres, des institutions financières, des banques, des compagnies d’assurance, des entreprises d’investissement, quel que soit le nombre d’employés.

  3. Les organisations à but non lucratif, les associations, les fondations et autres entités similaires sont également couvertes par la loi.

La législation spécifique relative à la protection des lanceurs d’alerte s’applique aux agences gouverne- mentales, aux administrations publiques et aux autres entités du secteur public aux niveaux national, régional et local.

Les sociétés du groupe comptant moins de 250 employés pourront partager un canal de signalement interne en termes de cadre et de politiques pour les procédures internes. Il doit être possible de faire un rapport et de recevoir un suivi au niveau local.

La protection ne s’applique pas aux :
  1. Les litiges personnels ou les réclamations liées à un intérêt exclusivement personnel de la personne déclarante.

  2. Rapports déjà réglementés par des actes communautaires ou nationaux.

  3. Les rapports relatifs à la sécurité ou à la défense nationale, aux affaires médicales, à la confidentialité entre un avocat et son client ainsi qu’au secret des
    délibérations judiciaires sont tous exclus.aires sont tous exclus.
Mise en place de politiques et de procédures de protection des lanceurs d’alerte

Pour se conformer à la loi belge sur la protection des lanceurs d’alerte, les organisations doivent :

1. Élaborer une politique globale de lancement d’alerte

L’entreprise doit élaborer une politique sur la manière d’utiliser le canal de signalement interne, sur la manière de soumettre un rapport, sur ce qu’il faut inclure dans un rapport et sur la manière dont les rapports seront traités. Les représentants des travailleurs ou les syndicats doivent être consultés.

2. Désigner des personnes ou des services responsables

Les employeurs doivent également désigner une personne chargée d’enquêter sur les plaintes des lanceurs d’alerte. Cette personne ou ce service doit avoir l’autonomie
d’enquêter et d’assurer le suivi nécessaire.

3. Mettre en place des canaux sécurisés de signalement et de protection

Les canaux de lancement d’alerte internes doivent être facilement accessibles par toutes les parties prenantes et facilement trouvables sur le site web de l’organisation. Les plateformes numériques ou les systèmes de lancement d’alerte tels que la solution tout-en-un de Whistlelink peuvent apporter une aide précieuse à la gestion organisée des lancements d’alerte.

4. Garantir la confidentialité et l’anonymat

Les lanceurs d’alerte sont autorisés à soumettre des rapports anonymes, mais la responsabilité légale d’une organisation est de protéger la confidentialité des lanceurs d’alerte.

5. Documenter et tenir des registres appropriés

Pour tous les rapports reçus dans le système de rapport interne, les dossiers doivent être conservés conformément aux lois sur la protection des données. Un retour d’information sur l’enquête doit être fourni au lanceur d’alerte dans un délai de trois mois.

6. Garantir le respect des exigences en matière de protection des données

Les responsables du traitement des données doivent mettre en œuvre une combinaison de mesures organisationnelles et techniques pour protéger la confidentialité du lanceur d’alerte, ainsi que l’intégrité et la confidentialité de toutes les données à caractère personnel communiquées. Un système de cryptage approprié doit être utilisé tout au long du processus.

Les organisations sont tenues d’adhérer aux principes et aux exigences en matière de protection des données, y compris ceux énoncés dans le Règlement Général sur
la Protection des Données (RGPD), lorsqu’elles traitent des données à caractère personnel collectées par le biais de rapports de lancement d’alerte.

Conformément au RGPD, les données à caractère personnel ne doivent pas être conservées plus longtemps que nécessaire aux fins pour lesquelles elles ont été collectées. Par conséquent, les organisations doivent établir des périodes de conservation claires pour les données à caractère personnel collectées dans le cadre des rapports de lancement d’alerte, en tenant compte de facteurs tels que la nature de la faute signalée, les exigences légales ou réglementaires potentielles et les éventuels
délais de prescription applicables.

Informer et sensibiliser

Formez les employés aux droits et aux procédures de lancement d’alerte. Assurez-vous que les employés connaissent leurs droits, les protections en place pour éviter les représailles et qu’ils comprennent l’importance de signaler tout acte répréhensible dont ils sont témoins.

2

Reconnaître le droit à l’information externe

Dans la plupart des cas, les canaux de signalement internes à l’organisation devraient être la méthode préférée des lanceurs d’alerte pour faire part de leurs préoccupations. Toutefois, les lanceurs d’alerte peuvent également choisir d’utiliser des canaux de signalement externes. Le médiateur fédéral agira en tant que coordinateur fédéral pour les rapports externes dans le secteur privé.

Un arrêté royal désignera les autorités compétentes pour recevoir les rapports, fournir un retour d’information et assurer le suivi des notifications. Si aucune nomination n’a lieu ou si aucune autorité ne s’estime compétente, le médiateur fédéral fera office d’autorité compétente.

Les lanceurs d’alerte doivent être informés de leurs droits et recevoir des conseils sur la manière d’accéder aux canaux de signalement externes de manière efficace et sûre. Les organisations doivent inclure des informations sur le signalement externe dans leur politique de lancement d’alerte.

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Encourager les rapports internes et répondre aux préoccupations potentielles

La détection précoce des problèmes permet de les traiter à un stade précoce et d’éviter qu’ils ne dégénèrent en problèmes plus importants. Le traitement interne des problèmes aide les organisations à préserver leur réputation et leur crédibilité.

En créant une culture qui valorise la transparence et la responsabilité, les employés se sentiront plus à l’aise pour faire part de leurs préoccupations. Cet objectif peut être atteint par une formation et une communication régulière, en veillant à ce que les employés comprennent l’importance de signaler les fautes potentielles et les protections en place pour les lanceurs d’alerte.

Se conformer à la loi sur le lancement d’alerte en Belgique - étape par étape

1

Identifier les obligations en matière de protection des lanceurs d’alerte

2

Établir des politiques et des procédures de lancement d’alerte

3

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